Le devoir de mémoire ou l’impossible oubli.

Ginette KOLINKA

Rencontre entre Ginette Kolinka, ancienne déportée d’Auschwitz-Birkenau, et les élèves de Troisième. Depuis plus de dix ans, chaque année, en qualité d’enseignant en histoire-géographie-E.M.C., j’organise une rencontre entre tous les élèves de Troisième et Ginette Kolinka, ancienne déportée juive au camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des programmes d’Histoire et d’Enseignement Moral et Civique de la classe 3e. Je souhaite, qu’en lien avec l’étude de la Seconde Guerre mondiale, les élèves aient la possibilité de rencontrer et de dialoguer avec un témoin direct de cette période noire de notre Histoire. Cette rencontre est aussi, pour eux, l’occasion de compléter et d’enrichir leurs connaissances sur le système concentrationnaire nazi étudié en classe et lors d’un voyage pédagogique. Cette rencontre est également motivée par le souci de ne pas laisser sombrer dans l’oubli des événements majeurs du XXe siècle dont l’évocation doit être source de réflexion sur le passé. Accomplir un devoir de mémoire, avoir une réflexion sur la Seconde Guerre mondiale, permettre de forger les consciences des élèves pour que de telles catastrophes ne se reproduisent plus. Ce sont là, en effet, des objectifs essentiels qui guident mon travail d’enseignant. Le combat mené par les déportés pour faire connaître au monde leur effroyable expérience, ce combat pour promouvoir la tolérance, la compréhension, l’humanité, ce combat pour alerter, par une vigilance constante, l’opinion publique contre les discours xénophobes, racistes ou antisémites, ce combat est indissociable de mon métier. Je veux le mener en permanence avec mes élèves. Cet indispensable travail de mémoire doit s’appuyer sur un devoir de connaissance et de vérité historique. Aucun rappel à l’Histoire ne doit être négligé : c’est l’état d’esprit qui est le mien lorsque j’invite Ginette Kolinka ou que je guide mes élèves dans l’ancien camp de concentration du Struthof, en Alsace. Bientôt, les derniers survivants des camps de la mort ne seront plus là, pour dire, avec leurs mots, ce que furent le Struthof, Ravensbrück, Auschwitz-Birkenau ou autre Mauthausen. Beaucoup d’entre eux vivent dans la hantise de voir s’éteindre la flamme du souvenir. A nous donc, enseignants, d’entretenir cette flamme. Nous sommes des passeurs de mémoires. M. Lebreton, enseignant en histoire-géographie-E.M.C.